La serrurerie, si elle bénéficie chaque jour de nouvelles avancées technologiques, est un domaine dont on estime l’apparition à la préhistoire. Avec l’invention de la clé au IIème millénaire avant J.-C., la serrure reste le moyen le plus sûr de protéger des biens et des personnes.
Si la traditionnelle clé est en passe de se faire oublier au profit de méthodes électroniques, elle et la serrure ancienne font encore les beaux jours des passionnés.
Les origines
A en croire les spécialistes, la serrure a toujours existé ! Si vraisemblablement on estime que le verrou fut le premier à fermer les habitations, il dut rapidement être remplacé par les premières serrures.
Celles-ci ne devaient pas avoir grand-chose à voir avec celles que l’on connait aujourd’hui, et il s’agissait sans doute des premiers cadenas, mais les fondations de la serrurerie étaient posées et ce domaine ne devait pas cesser de changer. La serrure a évolué avec le temps, mais son nom vient bien du latin « sera », nom donné par les romains au cadenas.
Très répandus au Moyen-âge, ils s’ornent d’incrustations et de ciselures et se présentent sous diverses formes, tout à tour sphériques, cylindriques, souvent en fer et de grandes tailles. A une époque difficile à dater, la serrure fixe apparaît. Très simple, elle se compose d’un seul pêne emboité dans un mur et que l’on actionne par un mouvement de va et vient grâce à une clé, des méthodes déjà connue en Egypte des milliers d’années avant de faire leur apparition en Europe.
L’envie de se différencier, d’afficher sa richesse ou de compliquer simplement la tâche des voleurs potentiels fit rapidement de la serrurerie un art à part entière.
Les différents modèles
Dans les musées, il n’est pas rare de tomber sur des coffres et malles, très en vogue au Moyen-âge, possédant une serrure d’une extrême complexité. Parfois même elle se cache derrière une partie de la décoration qui ne laisse entrevoir aucun passage pour la clé.
On constate aussi que de nombreuses serrures anciennes sont ornées de devises et la boîte qui reçoit le pêne prend le nom de palastre. A l’intérieur, la clé arrive dans la contreplaque. Aujourd’hui, il est rare de trouver des serrures très travaillées et le mécanisme a souvent été simplifié avec le temps.
Rien à voir avec les serrures à secret ou à combinaison qui présentent des mécanismes très ingénieux ! Ainsi, on peut découvrir des serrures à secret dont l’entrée se dévoile par pression de boutons ou par déplacement unique, latéral, vertical…
D’autres enfin sont dotées d’un mécanisme en plus, situé à l’intérieur, qui permettait autrefois de piéger les voleurs ! Le crochetage étant impossible, ceux qui tentaient de l’ouvrir sans connaître la manœuvre à suivre pour libérer le pêne pouvaient se retrouver menottés par un savant mécanisme !
Ces serrures étaient généralement réalisées par des compagnons serruriers du Devoir.
Un exemple intéressant : La serrure à piège
Serrure à pièges et à secrets réalisée vers 1860 par Emile Ottia dit Emile le Tourangeau, compagnon serrurier du Devoir. Cette serrure comporte une ouverture masquée par une porte aux armes de la Ville de Tours qui ne s’ouvre qu’en actionnant un dispositif secret. En position armée, toute tentative pour forcer la serrure déclenche un petit canon et un piège à menottes qui enserre la main du cambrioleur.